Image: KZGedenkstätte Dachau Guido Hassel und Stiftung Bayerische Gedenkstätten
Dominique Boueilh
Président du Comité International de Dachau
C’est avec un immense honneur que je m’adresse à vous toutes et tous, en qualité de nouveau Président du CID. Depuis de nombreuses années, je participe à la vie du Comité international de Dachau, et aux commémorations annuelles de la libération du camp. Pour autant, je ne vous cache pas être envahi en ce moment précis d’une grande émotion.
Permettez-moi d’avoir une pensée intime pour mon père, Didier Boueilh.
Agé de 18 ans, l’âge précis de son arrière-petit-fils Enzo ici présent, il est arrivé au camp de Dachau le 5 juillet 1944, à bord du sinistre convoi 7909, dit « Train de la Mort », et auquel il survivra par miracle. Il sera libéré, à l’aube du 29 avril 1945 par les soldats américains, à qui il vouera toute sa vie une reconnaissance sans limite.
Pour la fin des souffrances de milliers de détenus, pour cette liberté retrouvée, nous devons tous nous honorer aujourd’hui de la présence parmi nous de libérateurs, arrachés à leur jeunesse pour libérer de l’envahisseur nazi une Europe qui leur était lointaine.
Je souhaite également rendre un vif hommage à mon prédécesseur le Général Jean-Michel Thomas et à toute son équipe, pour les actions menées durant ses deux mandatures, et pour les liens étroits développés avec la Fondation des mémoriaux bavarois et avec le Mémorial du camp de Dachau. Ces liens ont permis en particulier de traverser la crise sanitaire avec résilience et solidarité. Je tiens ici, au nom du CID, à en remercier très sincèrement le Ministère bavarois de l‘Éducation et de la Culture, la Fondation des mémoriaux bavarois et le Mémorial du camp de Dachau.
C’est avec joie que nous retrouvons aujourd’hui le caractère public, chaleureux et fraternel de nos commémorations. Le temps des projets et de notre engagement est revenu, plus fort encore, et motivé par le contexte d’une actualité européenne préoccupante et par la persistance d’atteintes à nos valeurs fondamentales.
Image: KZGedenkstätte Dachau Guido Hassel und Stiftung Bayerische Gedenkstätten
Notre première volonté sera de soutenir et d’accompagner le nouveau projet de rénovation du Mémorial. C’est un projet innovant, ambitieux et nécessaire pour susciter l’écoute des nouvelles générations. Nous sommes confiants dans la capacité des différents acteurs à se réunir pour surmonter les difficultés actuelles et inhérentes à un projet d’une telle envergure. La vision d’un champ de Mémoire rénové, mais toujours fidèle à sa mission première, pourra alors être menée à son terme. Il sera bâti sur l’héritage du Mémorial de Dachau érigé en 1965, lequel est resté très précieux au Comité International de Dachau.
Enfin notre champ d’action ne saurait s’arrêter aux murs de cette enceinte. La Mémoire de la Déportation doit continuer à s’exercer dans tous les pays de notre Europe, pour éveiller la conscience et susciter la responsabilité de chaque citoyen, pour faire face à la montée des extrêmes et pour protéger nos modèles de démocratie. Il nous appartient de raviver et accompagner cette Mémoire partout où elle s’affaiblit, par l’intermédiaire de nos représentations nationales et des instances dédiées de chaque pays, mais aussi avec la collaboration des autres comités internationaux. Le comité International de Dachau restera très attaché à cet objectif.
Image CID Gianluca Mazzullo
La Mémoire des camps est fédératrice et point d’attache des descendants de déportés. Elle demeure le lien indéfectible entre le crime d’histoire passé, et les espoirs d’un monde apaisé et libre de toute atteinte à la dignité humaine.
Les sacrifices de nos héros d’hier et les efforts considérables mis dans ce mémorial ne doivent pas rester vains.
Vous seul, cher public, pouvez faire de nos espoirs, de vos espoirs, la réalité de demain, après votre visite en ces lieux.
Je vous remercie pour votre attention

